A la suite d’observation de nombreux oiseaux morts dans les marais de Oualidia, une équipe du GREPOM Unité Chaouia-Doukkala, constituée par Mme Rhimou El Hamoumi et Mr Abdeslam Rihane, a visité le site le 16 octobre accompagnée sur le terrain par Mr Jalal Khaldoun, un habitant de la ville. Le but de cette visite consistait à mesurer l’ampleur et la localisation du problème et de tenter de comprendre les causes de cette mortalité massive.
De fait, les cadavres ont été repérés dans une zone très limité située derrière le camping de la ville. Il s’agit des marais qui ont été remiss en eau à la suite du déversement des eaux épurées de la station de traitement de Oualidia. Les parcs d’ostréiculture sont donc hors de cette zone de mortalité et aucun signe de dysfonctionnement n’a été observé (Bonne Nouvelle !!!).
Cette zone marécageuse est constituée actuellement de deux marais. Le premier (le plus grand) reçoit toujours les eaux épurées ; son niveau d’eau est relativement élevé. Le deuxième marais, plus au sud-ouest, n’est plus en communication avec le premier et ne reçoit plus les eaux traitées par la StEp. Vu que les précipitations automnales ont tardé cette année, son niveau d’eau est très bas. Ce marais est fréquenté essentiellement par des limicoles et quelques goélands et mouettes.
C’est au bord de ce marais que des cadavres ont été observés ; la majorité était constituée par des limicoles (Combattant, Grands gravelots, Bécasseaux, Echasse, …). On a aussi observé le cadavre d’une jeune Sterne naine, d’un Ibis falcinelle et d’une Mouette rieuse. Ces cadavres dataient de plus de cinq jours et aucune mort récente n’a été observée.
Le régime alimentaire de ces oiseaux, basé surtout sur le macrobenthos pour les limicoles, et l’absence de cadavres de Foulque macroule, espèce végétarienne, éloigne l’hypothèse d’un bloom toxique malgré l’état d’eutrophisation avancée du marais.
Une pollution externe par des substances toxiques a donc été soupçonnée, et plus particulièrement un traitement contre les moustiques ; cette hypothèse a été soutenue par les habitants des villas limitrophes du marais qui ont reconnu qu’un traitement avait été opéré au sein des marais, par un pulvérisateur d’insecticide pour détruire les larves de moustiques, ce qui a probablement causé la mort de ces oiseaux dans la zone où le niveau d’eau est très faible et donc la concentration en substances chimiques plus élevée que dans l’autre marais.
Signalons toutefois que tous les cadavres observés sont limités à la berge sud du marais sud-ouest, loin du grand marais et très loin de la lagune.
(Adapté de Rhimou El Hamoumi et Abdeslam Rihane, Facebook)
Ce que ce rapport ne dit pas car cela n’en est pas le propos, c’est que ces marais font l’objet de la convoitise de spéculateurs immobiliers. Il y a de fortes rumeurs (non sans raison) que ces marécages vont être asséchés pour y créer un nouveau lotissement alors que dans un plan d’anenagement de 2013/2014 cette zone est classée une reserve ornithologique interdite de construction. Une route nouvellement creee est signe que ces rumeurs ne sont pas infondées.
La mort récente (23 octobre) d’un héron cendré contredit cette thèse!